Un bus à haut niveau de service transfrontalier reliera la Haute Vallée de l’Alzette à la gare CFL d’Esch et au tram rapide
Lors de la présentation publique du futur tram rapide et de son contexte multimodal, organisée sous forme digitale le 4 novembre 2020, François Bausch, ministre de la Mobilité et des Travaux publics, et Georges Mischo, bourgmestre de la Ville d’Esch-sur-Alzette, ont présenté le concept d’un BHNS (bus à haut niveau de service) transfrontalier reliant la Haute Vallée de l’Alzette à la gare CFL d’Esch-sur-Alzette et au futur tram rapide.
Les analyses en cours en vue du Plan national de mobilité 2035 montrent que la demande projetée en mobilité transfrontalière exige une amélioration substantielle par rapport à l’offre actuelle.
Une forte croissance démographique dans la Haute Vallée de l’Alzette
Du côté français, la plus forte croissance démographique aura lieu à l’écart de la gare d’Audun-le-Tiche, notamment à Micheville. Du côté luxembourgeois, le quartier de la «Lentille Terre-Rouge» et les friches d’Esch-Schifflange deviendront autant des destinations que des origines importantes de déplacements locaux et régionaux. Vu que la Haute Vallée de l’Alzette pourrait compter en 2035 autant de résidents que la Ville d’Esch en compte aujourd’hui, il faudra améliorer l’accès de ces localités à la gare CFL d’Esch et créer des liaisons attractives avec le futur tram rapide ainsi qu’avec les pistes cyclables «express».
Le BNHS transfrontalier: haute cadence entre les destinations-clés de la Haute Vallée de l’Alzette en site propre
Le BHNS transfrontalier fera la navette entre le pôle d’échange Micheville, le P&R d’Audun-le-Tiche, le quartier «Lentille Terre-Rouge», la gare CFL d’Esch, les friches Esch-Schifflange avec leur arrêt du tram rapide et du BHNS «Est-Ouest» reliant Pétange à Dudelange, et le futur pôle d’échange (tram, RGTR, P&R) prévu près de la zone d’activités Monkeler (A4).
En plus de desservir directement toutes ces destinations-clés, le BHNS transfrontalier aura les atouts substantiels suivants par rapport à la navette ferroviaire existante:
- Sur le corridor principal du BHNS transfrontalier, une cadence de 5 minutes est envisageable du fait de la superposition de plusieurs lignes de bus qui iront chercher autant d’habitants de la Haute Vallée de l’Alzette au plus près de leur domicile.
- La fiabilité d’un temps de parcours attractif sera garantie par un site propre à travers le quartier des friches Esch-Schifflange, par un apaisement substantiel du trafic devant la gare d’Esch-sur-Alzette et par un site propre empruntant l’assise de l’actuelle navette ferroviaire jusqu’à Audun. Cette fiabilité couplée à une cadence de 5 minutes sur le corridor principal garantira la connexion avec tous les trains en gare d’Esch et avec tous les trams rapides partant des friches Esch-Schifflange.
- Le remplacement de la navette ferroviaire par le BHNS transfrontalier créera d’une part la possibilité d’arrêts supplémentaires; il signifiera d’autre part le désenclavement du quartier «Hiel» du fait de la disparition du passage à niveau.
Une offre multimodale attractive pour un développement urbanistique des deux côtés de la frontière
Le ministre et le bourgmestre ne voient en ce projet non seulement une offre de mobilité multimodale particulièrement attractive, ils le comprennent comme une condition nécessaire au développement urbanistique des deux côtés de la frontière, voire à l’émergence d’une véritable agglomération transfrontalière. Quant au calendrier de la mise en œuvre, il dépendra notamment des pourparlers que le ministre François Bausch entamera avec les responsables politiques français.
Un renforcement plutôt qu’une suppression de l’antenne ferroviaire, dont les quelque 60 trains par jour transportent en moyenne moins de 12 passagers, a été analysé, mais s’est avéré inadapté aux défis tant urbanistiques qu’en matière de transports. Une augmentation de la cadence de la navette ferroviaire doublerait le temps de fermeture du passage à niveau qui enclave le quartier «Hiel» à Esch, sans pour autant rapprocher les transports en commun des futurs quartiers résidentiels du côté français. Un prolongement des trains partant d’Audun jusqu’en gare de Luxembourg signifierait, vu le nombre limité des sillons particulièrement sollicités entre Bettembourg et Luxembourg, de supprimer autant de trains directs sur une autre ligne. De remplacer la navette ferroviaire avec sa cadence de 30 minutes par un faisceau de lignes de bus en site propre jusqu’à la gare d’Esch avec une cadence six fois plus élevée, renforcera l’attractivité des transports en commun en général, et de la ligne 60 des CFL en particulier.
Communiqué par: ministère de la Mobilité et des Travaux publics